Accompagner les PME africaines est au cœur de la stratégie du groupe Société Générale. Le groupe déploie ainsi « Push PME », son dispositif de soutien aux PME en Afrique depuis 2018, pour une période de 4 ans. Dans cette dynamique, la filiale Société Générale établie en Côte d’Ivoire (SGCI) entend s’impliquer dans l’émergence d’un tissu de PME performantes capables de porter la croissance économique du pays. Éclairages de M. Assane KAH – Responsable Marché PME à la Société Générale Côte d’Ivoire
Comment déployez-vous votre soutien aux PME en Côte d’Ivoire ?
La SGCI déploie son dispositif « Push PME » autour de trois axes :
- D’abord, en proposant des solutions de financement adaptées et en intégrant au mieux les attentes spécifiques des PME en termes de coûts, de garantie et de célérité.
L’idée étant d’apporter des solutions de financement qui ne se basent pas uniquement sur le bilan financier des PME mais qui prennent également en compte l’environnement global et la réalité de l’entreprise. Nous avons développé un programme de financement spécial qui s’appelle « Product Program » à l’attention de (ou dirigé vers) nos PME qui évoluent le plus souvent dans des environnements informels. Ce programme prend en compte non seulement les performances de la PME mais aussi son portefeuille et analyse son historique. L’objectif étant in fine d’octroyer des crédits à la PME en prenant en compte d’autres critères que le bilan.
- Ensuite, en offrant aux PME des services sur-mesure et digitalisés en matière de gestion de leurs activités et de leur trésorerie, à travers notre « Pack PME »
Dès l’ouverture du compte, la PME bénéficie de cette offre de services, qui lui permet également de faciliter les prises de décision et mieux satisfaire ses partenaires.
- En créant un centre d’affaires dédié. La Maison de la PME propose aussi bien nos services financiers classiques que nos services d’accompagnement, de formation, de conseils aux PME. Cela nous permet d’apporter des solutions concrètes aux problématiques de développement de ces entreprises. L’objectif est non seulement de leur offrir des financements mais aussi de les accompagner dans leur développement interne.
La maison de la PME a été créée en septembre 2019. Proparco a été invitée à l’ouverture de cette maison, où depuis l’on accueille tous les jours des clients, des prospects, des partenaires, etc. De nombreuses formations y sont dispensées, par des partenaires – comme la Chambre de Commerce et d’industrie, les cabinets d’audit Ernst & Young, Mazars, Deloitte, etc. – afin d’aider les entreprises locales à monter en compétence. Une PME qui est ainsi outillée est une PME qui va pouvoir plus facilement accéder à nos financements.
Quel est le rôle de Proparco dans cette Maison de la PME ?
Cette Maison de la PME fonctionne aussi comme une agence bancaire. Proparco, en tant que partenaire, nous accompagne par la mise à disposition de garanties comme Ariz / Euriz afin de faciliter l’accès des financements aux PME. Par ailleurs, nous sommes actuellement en discussion avec les équipes de Proparco pour pouvoir mettre en place des programmes de formation qui permettront de développer la montée en compétence des PME et leur accès aux financements.
Le programme « PUSH PME » s’inscrit-il dans l’initiative Choose Africa ?
Oui, totalement. Cela se traduit par la mise à disposition de garanties qui vont permettre aux PME d’accéder à des financements. Grâce à des garanties, comme Ariz et Euriz, nous avons pu accompagner de très nombreuses PME en finançant du matériel, des machines, la construction d’usines, etc. Aujourd’hui avec Choose Africa, nous développons en continu des produits qui permettent aux PME de bénéficier au quotidien de nos financements. Récemment, nous avons par ailleurs développé avec Proparco la nouvelle garantie Trade Finance, qui offre la possibilité aux PME de bénéficier de produits de financements dits engagements par signature tels que : la Lettre de crédit, SBLC, traites avalisées, cautions, …) leur permettant de sécuriser leurs opérations d’achat à l’international et/ou d’accéder à des marchés. Nous avons beaucoup de PME qui importent par exemple du matériel de la France. Pour pouvoir régler leurs fournisseurs à l’étranger, ils utilisent des lettres de crédit. Ces lettres de crédit sont des engagements par signature qui permettent de garantir le paiement de la PME. Nous avons mis en place avec Proparco cette garantie Trade Finance – qui permet de couvrir 50 % de l’exposition risque de la banque sur la transaction. Cette garantie a eu pour effet de faciliter l’accès à ce type de financement à un nombre plus important de PME sans mobilisation préalable de garanties liquides. Dans un contexte économique caractérisé par une balance commerciale déficitaire, ce genre de produits / d’outils d’accompagnement ont un impact très fort dans la vie des PME locales. En moyenne 200 millions de francs CFA jusqu’à 1,2 milliard de francs CFA peuvent être mobilisés en couverture risque avec les outils Proparco.
Combien de PME ont bénéficié du programme d’appui « PUSH PME » et dans quels secteurs ?
En 2019, 70 PME ont bénéficié du dispositif « Push PME »1. Beaucoup sont positionnées sur les secteurs de l’importation de produits alimentaires. Le secteur d’importation et de ventes de matériels de construction est également très dynamique, ainsi que ceux du commerce général, du transport et de la logistique. Nous avons également quelques entreprises du secteur industriel (emballage / peinture, etc.).
Y a t-il eu des secteurs particulièrement touchés par la crise liée au Covid-19 ? Des secteurs comme l’hôtellerie, la restauration et le transport, ont connu des difficultés. En concertation avec la banque centrale de Côte d’Ivoire, nous avons mis en place des mesures d’accompagnement (reports d’échéances à taux zéro, lignes d’exploitation ponctuelle, etc..) pour leur permettre de payer les salaires et surmonter leurs charges d’exploitation. A la SGCI, une PME doit générer un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 milliard de Francs CFA (environ 1,5 million d’euros) – jusqu’à 10 milliards de Francs CFA. En dessous de ce chiffre d’affaires, une entreprise est considérée comme un client professionnel.
1. A la SGCI, une PME doit générer un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 milliard de Francs CFA (environ 1,5 million d’euros) – jusqu’à 10 milliards de Francs CFA. En dessous de ce chiffre d’affaires, une entreprise est considérée comme un client professionnel.