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Six mois après son lancement, le fonds d’amorçage Digital Africa, dédié au développement de l’entrepreneuriat innovant en Afrique, connait des débuts prometteurs. Le tiers de l’enveloppe a déjà été investi dans le soutien à de jeunes pousses numériques qui ont pu bénéficier d’un accompagnement financier et technique personnalisé.

Décembre 2019, le fonds d’amorçage Digital Africa est lancé. A travers cette enveloppe de 15 millions d’euros décaissable sur trois ans, l’Agence française de développement (AFD) soutient six programmes d’accompagnement et de financement de start-up numériques africaines en début d’activité.

« Valider un concept, recruter une équipe, développer une technologie, s’installer… la phase d’amorçage est cruciale pour la réussite future d’une entreprise. Risquée, elle attire toutefois peu les investisseurs », souligne Jean-Pierre Barral, directeur du département Transitions énergétique et numérique à l’AFD. Raison pour laquelle 87 % des start-up africaines n’accèdent à aucun financement.

Des experts au cœur des start-up

Six mois après la création du fonds, le tiers de l’enveloppe budgétaire a été investi pour financer la mise en place des programmes et le suivi des premières pousses numériques qui y sont éligibles. « Nous avons approché ou été approchés par un peu plus de 500 start-up à l’échelle du continent, renseigne Erik Yong, CEO et cofondateur de GreenTec, l’un des opérateurs des programmes soutenus par le fonds d’amorçage Digital Africa. A ce jour, nous en accompagnons une vingtaine plus étroitement. » 


Lire aussi : Notre page web dédiée au Fonds d’amorçage Digital Africa


Pour l’heure, ces candidates ont bénéficié de quelque 300 heures d’expertise sur des aspects stratégiques, financiers ou encore opérationnels.  Cinq d’entre-elles ont aussi décroché des financements s’échelonnant de 20 000 à 50 000 euros.

La mise à disposition de liquidités et d’experts qui agissent comme des co-fondateurs de l’entreprise dès ces premiers pas, cette formule séduit les start-up. « Nous sommes des cerveaux en renfort, des spécialistes qui aidons les entreprises prometteuses à croître. Certaines réussiront à passer à l’échelle pour être attractives auprès des investisseurs », explique Maxime Bayen, venture builder chez GreenTec, en charge d’apporter son expertise à six entreprises.

Soutenir un écosystème innovant

Outre le soutien direct aux start-up, le fonds d’amorçage Digital Africa cherche aussi à développer et à structurer l’écosystème africain de hubs qui les accompagne. Raison pour laquelle l’AFD s’est associée à l’incubateur de projets innovants Bond’Innov qui, par le biais du programme Afric’Innov, vient de s’implanter à Dakar.

« Nos partenaires africains insistaient depuis longtemps pour que nous nous transférions nos compétences localement, fait savoir Ninon Duval, directrice de Bond’Innov. L’ouverture d’un bureau au Sénégal renforce le réseau Afric’Innov et professionnalise les structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant. » 


Lire aussi : Comment bénéficier des programmes soutenus par le fonds d’amorçage Digital Africa 


« Le lancement de nos activités a été bousculé par le Covid-19, explique Daouda Thiaw, directeur exécutif d’Afric’Innov à Dakar. Cette crise ne nous a toutefois pas empêchés d’être très réactifs et de proposer des webinaires aux 75 membres de notre communauté. » Malgré la crise sanitaire, le dispositif soutenu par le fonds d’amorçage a su rester réactif et s’adapter aux besoins des start-up et de leur écosystème.

« Au moment où mon entreprise a été durement frappée par les conséquences de l’épidémie, j’ai pu bénéficier d’un prêt à taux zéro de 25 000 euros qui m’a permis de maintenir mon activité », renseigne Alvine Choupo, cofondatrice de VuSur, une start-up camerounaise qui promeut et facilite l’achat en ligne des produits africains et étrangers.

Une semaine d’apprentissage en webinaire

Dans le cadre du programme mis en œuvre par Afrilabs, un autre partenaire de l’AFD, le renforcement des structures d’accompagnement s’est aussi traduit par une semaine d’apprentissage rassemblant virtuellement 670 participants. « Côté AFD, nous sommes très satisfaits du démarrage prometteur du fonds Digital Africa, se réjouit Jean Millerat, responsable de la division Numérique (NUM) de l’Agence. Pour la suite, nous espérons une déferlante de projets de qualité et d’avenir qui porteront l’innovation. » 


Lire aussi : Des financements adaptés pour appuyer les start-up numériques africaines et leurs écosystèmes


Jusqu’en 2022, ce fonds concrétise aussi la promesse présidentielle française de soutenir les start-up africaines et leurs projets dans l’aide qu’elles peuvent apporter aux populations locales pour leur faciliter l’accès à des services de base comme l’information, la formation, le travail ou encore l’éducation.

Yaya Koné

Yaya Kone, cofondateur de Coliba

Cette start-up ivoirienne met la technologie au service du recyclage des déchets plastiques à travers une application web, mobile et SMS.

« Le soutien financier et technique encadré par le fonds d’amorçage Digital Africa aide Coliba à passer à l’échelle. Notre croissance nous permet d’élargir la collecte de déchets à de nouveaux quartiers d’Abidjan. Plus solides, notre start-up est reconnue dans le réseau des entreprises innovantes africaines. Cette notoriété attire de nouveaux investisseurs et nous a permis de multiplier notre capital par cinq. Par l’intermédiaire des programmes de formation soutenus par le fonds d’amorçage, nos collaborateurs renforcent leurs capacités dans des domaines aussi variés que la finance ou le marketing. »

 

awura sumundi

Awura Abena Amponash, directrice et cofondatrice de Sumundi

Sumundi, start-up ghanéenne fournit des solutions logicielles pour les petits commerçants afin de les aider notamment à gérer leur stock et leur comptabilité.

« Le développement de notre activité s’est accéléré grâce à l’aide technique dont nous pouvons bénéficier par le biais du fonds d’amorçage Digital Africa. Eligible au programme de venture building mis en œuvre par GreenTec, notre société est aidée par les experts de cet opérateur. Pour les trois prochaines années, nous développons et structurons ensemble l’entreprise Sumundi. C’est très rassurant et enrichissant d’être entourés par des professionnels et de pouvoir discuter avec eux en cas de doute. »